Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
Seule une toute petite minorité de Japonais regrette le départ de la coalition au pouvoir d’un Parti social-démocrate qui ne compte au Parlement qu’une poignée de sièges. Un parti de la taille d’un bonsaï mais qui empêche la coalition au pouvoir depuis huit mois de réformer un Japon vieillissant et hyper-endetté.
La présidente des socialistes japonais Mizuho Fukushima avait été licenciée le vendredi 28 mai 2010 par le Premier ministre Hatoyama, pour s’être opposée au transfert d’une base américaine à Okinawa vers une baie protégée.
La coalition du centre gauche vole en éclats. Le Premier ministre Hatoyama, qui à la tête de son parti démocrate avait mis fin à un demi-siècle de domination du parti conservateur, apparaît plus faible que jamais. Il n’obtient dans les sondages que 19% d’opinions favorables.
Donné pour mort, le Parti conservateur est moins impopulaire aujourd’hui que le Parti démocrate du Premier ministre Hatoyama, lequel perdra sans doute les élections sénatoriales de juillet prochain, mais se maintiendra au pouvoir, en raison de sa majorité écrasante à la Chambre basse du Parlement.
En rejetant le Parti conservateur il y a moins d’un an, les Japonais avaient voté pour un changement auquel ils ne croyaient pas. Ils ne croyaient pas que la coalition de centre-gauche pouvait changer un Japon sclérosé. Les socialistes, allergiques à tout changement, leur donnent aujourd’hui raison.