Avec notre correspondant à Tokyo,Frédéric Charles
L’humiliation est totale pour le Premier ministre Yukio Hatoyama. Il pensait pouvoir prendre ses distances par rapport au protecteur américain en promettant aux habitants d’Okinawa de transférer une base américaine d’hélicoptères, en dehors de leur île, qui concentre plus de la moitié de toute la présence militaire américaine au Japon.
Eh bien, Yukio Hatoyama est forcé d’admettre aujourd’hui que cette base restera à Okinawa et que l’Amérique reste le garant de la sécurité du Japon en Asie.
L’humiliation est d’autant plus grande pour le Premier ministre qu’il pensait pouvoir en même temps se rapprocher d’une Chine pour laquelle la majorité des Japonais éprouvent pourtant la plus grande méfiance.
Pour les Etats-Unis, cette capitulation du Premier ministre Yukio Hatoyama est peut-être une victoire à la Pyrrhus. La gauche japonaise dit déjà que le Japon n’est pas un pays souverain à part entière.
Reste que le Japon devra apprendre à naviguer entre une Chine qui est déjà son premier partenaire commercial et des Etats-Unis qui entendent demeurer le gendarme de la région.