Le Premier ministre japonais renonce à retirer une base américaine d'Okinawa

Le Premier ministre japonais renonce à sa promesse électorale de transférer une base militaire américaine controversée en dehors de l'île d'Okinawa. Le chef du gouvernement en appelle à la compréhension des habitants de l'île. Il y a une douzaine de jours, 90 000 manifestants avaient réclamé le départ de la base américaine d’Okinawa.

Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles

Le Premier ministre Yuko Hatoyama capitule : la base américaine d’hélicoptères de Futenma la plus dangereuse au monde, en raison de sa situation au cœur d’une petite ville, restera à Okinawa. Elle sera déplacée plus au nord, dans une baie riche en corail bleu.

L’accord conclu en 2006, avec les Etats-Unis, sera respecté avec quelques modifications. La piste d’atterrissage ne sera pas construite en dur, mais sur des pylônes afin de protéger les fonds marins. Le gouverneur d’Okinawa condamne la décision du Premier ministre Hatoyama. « Elle est en totale inadéquation, dit-il, avec ce que pensent les habitants d’Okinawa ».

L’île abrite plus de la moitié des 50 000 soldats américains stationnés au Japon. Le Premier ministre japonais voulait alléger le fardeau de cette présence dans l’île, ses nuisances, les viols commis par des soldats américains. Il cherchait aussi à rééquilibrer l’alliance avec les Etats-Unis mais ceux-ci refusaient de renégocier l’accord de 2006.

Le Premier ministre Hatoyama perd son bras de fer avec Washington. Son capital de confiance parmi les Japonais va fondre encore plus, avec cette nouvelle preuve de son incapacité à diriger le Japon.
 

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