Pour ne pas encourir les foudres des marchés financiers, le gouvernement espagnol a adopté des mesures de rigueur qui, paradoxalement, pourraient bien lui se retourner contre lui. L'agence de notation Fitch relève que la rigueur va réduire la croissance, ce qui aggrave la situation des ménages et des entreprises.
En effet, en Espagne, c'est le niveau de la dette privée qui fait problème. Elle atteint environ 178% du PIB, trois fois plus que la dette publique. La responsable, c'est la bulle immobilière pendant laquelle les Espagnols se sont endettés au maximum, les entreprises du bâtiment aussi, alors que les banques prêtaient dans discernement.
Le retournement de la conjoncture a inversé la donne. C'est pourquoi la hausse des impôts, la baisse des dépenses sociales et l'augmentation du chômage à 20% fait craindre le défaut de paiement, c'est-à-dire l'impossibilité pour les particuliers ou les entreprises de faire face aux remboursements. Par ailleurs, les banques redevenues prudentes ont relevé les taux d'intérêts : encore un obstacle de plus à la reprise économique.