Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau
Les réactions sont bien entendu vives. Il faut rappeler qu’il s’agit des mesures les plus draconiennes de toute l’histoire de la démocratie espagnole. Au Parti populaire, le grand rival de droite, on se réjouit bien sûr. « Zapatero est fini. Il est mort politiquement ». « Le vote est passé, cette fois in extremis, mais il va chuter d’ici peu », dit un dirigeant du parti.
Pour les nationalistes catalans, Zapatero est en fin de course. Il ne peut pas avoir ignoré et minimisé la crise jusqu’à aujourd’hui et désormais être le bras armé du FMI. Quant aux syndicats, ils sont furieux. Ils refusent cette pilule amère surtout que Zapatero s’apprête à réformer le marché du travail en abaissant les indemnités de licenciement.
On annonce une grève des fonctionnaires pour le 8 juin et Toxo et Mendez, les deux leaders des deux grandes centrales, ont averti : « Si le gouvernement ne corrige pas le tir, il devra souffrir une grève générale ».
Dans la presse, même le journal El Pais, d’ordinaire sympathisant avec le Parti socialiste, reconnaît que Zapatero est en danger. « Sa faiblesse est extrême », dit un éditorial.
Tous les autres partis l’ont lâché ainsi qu'une bonne partie de l’opinion publique.