En arrivant au pouvoir, le gouvernement socialiste espagnol avait fait une promesse : ne jamais toucher aux acquis sociaux. Promesse non tenue, car il a été obligé d'annoncer des mesures impopulaires d'austérité, sous la pression des marchés et de ses partenaires européens. Le décret-loi approuvé à Madrid inclut une baisse des salaires pour les fonctionnaires, dès le mois de juin, et le gel des retraites en 2011.
Un vote négatif des députés aurait probablement entraîné la chute du gouvernement socialiste, avec des répercussions dangereuses pour l'Espagne et pour la zone euro dans un climat financier international extrêmement tendu.
Les députés socialistes ont été les seuls à voter pour. Comme ils ne disposent pas de la majorité absolue, le texte a été sauvé grâce à l'abstention des dix députés catalans : ils ont justifié leur décision en invoquant le sens de la responsabilité.
Mauvais signe pourtant pour le Premier ministre Zapatero : les députés du parti nationaliste basque, qui l'ont soutenu jusqu'ici, ont voté contre le décret-loi. Or, le chef du gouvernement a absolument besoin de tous ses alliés, pour assurer la réussite des difficiles réformes du marché du travail et des caisses d'épargne régionales.