Avec notre correspondante à Washington, Donaig Le Du
On saura bientôt, sans doute, si les opérations de colmatage de la fuite de pétrole ont réussi. Mais la perspective, peut-être, d’une bonne nouvelle a été obscurcie aujourd’hui par la publication d’estimations indépendantes sur l’ampleur de la catastrophe. Depuis cinq semaines, il s’échappe du fonds de l’océan trois à quatre fois plus de pétrole brut que le groupe BP ne l’a prétendu jusqu’à présent.
Les Etats-Unis font face à la pire marée noire de leur histoire, et face à ce qu’il qualifie de désastre sans précédent, Barack Obama était bien à la peine ce vendredi 28 mai devant les journalistes convoqués pour une conférence de presse exceptionnelle. Le gouvernement fédéral est accusé de ne pas avoir mesuré l’ampleur de la catastrophe, accusé aussi de laisser le groupe BP diriger les opérations de colmatage et de nettoyage.
« Les Américains doivent savoir que depuis le début de ce désastre c’est le gouvernement fédéral qui est responsable des opérations. Ne vous y trompez pas, BP travaille sous nos ordres et chacune de ses décisions doit être autorisée », a martelé pendant près d’une heure le président des Etats-Unis.
En attendant d’évaluer les dégâts, Barack Obama a décidé de mettre un spectaculaire coup d’arrêt aux forages en haute mer. Permis d’explorations suspendus, concessions annulées, et arrêt immédiat des forages en cours dans le golfe du Mexique : on arrête tout, pendant six mois au moins, le temps de revoir les procédures de sécurité et d’attribution des permis.
Barack Obama se rendra ce vendredi en Louisiane, l'Etat le plus touché par cette marée noire.