Fin du procès de la catastrophe du Concorde

Le procès de l'accident du Concorde s'est achevé ce 28 mai 2010 devant le tribunal de Pontoise, en région parisienne. Les audiences qui ont duré 4 mois se sont terminées  par la plaidoirie de l'avocat de Continental Airlines. La compagnie américaine et deux de ses employés sont sur le banc des prévenus. Trois anciens responsables français de l'aéronautique sont également jugés pour leur responsabilité dans l'accident qui a fait 113 morts, le 25 juillet 2000, à Gonesse, tout près de l'aéroport Charles-de-Gaulle de Roissy.

La justice s'était donnée quatre mois pour établir les responsabilités de cette catastrophe.Sur le banc des prévenus, la compagnie Continental Airlines faisait bien sûr figure de principal accusé. Lors de son réquisitoire le procureur n'a pas manqué de le souligner, c'est bien la lamelle métallique tombée d'un des avions de la compagnie américaine qui a provoqué l'éclatement d'un pneu du supersonique puis sa perte. Le laxisme généralisé qui régnait chez Continental a été pointé du doigt.

Mais il ressort aussi des débats, que Concorde, si beau qu'il fût, n'aurait jamais dû voler en l'état. Ce supersonique exceptionnel, profilé comme un avion de chasse dont les tôles des ailles, n'excédaient pas l'épaisseur de 15 feuilles de papier, a connu tout au long de sa carrière de multiples incidents. Le pire a maintes fois été évité. Mais pourtant, l'accusation ne reproche qu'à Henri Perrier le père du Concorde, de ne pas avoir tiré les leçons de ces incidents à répétition. Elle blanchit complètement les responsables de l'aviation civile, entreprise d'Etat, qui eux aussi connaissaient parfaitement ces dangers et qui pourtant ont laissé voler l'avion.

Quatre mois de procès pour en arriver là donc, comme si tout avait été fait pour exonérer l'Etat, qui a porté de bout en bout le projet Concorde, de ses responsabilités.

Le jugement sera rendu le 6 décembre 2010.

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