« Les Nigériens nous ont fait excellente impression ». Dans la bouche d’un diplomate européen, ce compliment est précieux, surtout lorsqu’il s’agit de convaincre l’Union européenne de reprendre sa coopération économique dans l’un des pays les plus pauvres de la planète. Le 26 mai à Bruxelles, l’Union européenne a donc promis de relancer graduellement son aide en faveur du Niger, et de le soutenir financièrement et techniquement dans son processus de retour à la démocratie.
Il faut dire que les autorités de transition ont peaufiné leur copie. Devant leurs partenaires européens, les Nigériens ont donné de nouveaux gages de bonne volonté. Le code électoral sera promulgué dans les prochaines heures. La CENI sera mise en place le 8 juin. Une loi sur la dépénalisation des délits de presse va prochainement voir le jour, sans parler du calendrier électoral pour tenir dans les dix mois restants de la transition.
Le référendum constitutionnel est prévu pour le 24 octobre. Le premier tour de la présidentielle quant à lui, est fixé au 26 décembre. Le 26 mai, toute la délégation nigérienne avait le sourire. Et comme l’explique Badamassi Annou le ministre de l’Economie et des Finances nigérien, les verrous tombent les uns après les autres : « Le mois dernier, la Banque mondiale a accepté de rétablir l’aide budgétaire, aussi bien que tous les décaissements qui étaient en cours. Et maintenant, c’est le tour de l’Union européenne, le bailleur de fonds le plus important pour le Niger. C’est un signal fort. Tout le monde veut que cette entreprise réussisse. C’est très enthousiasmant ».
Très enthousiasmant et très exigeant. Les autorités de transition n’ont pas de temps à perdre.