C'était il y a deux ans, jour pour jour. Sur la radio RTL, Une question a été posée à Nicolas Sarkzoy : peut-on envisager de repousser l'âge légal de la retraite à 63 ans ? La réponse du chef de l'Etat : « Je n’en ai pas parlé pendant ma campagne présidentielle. Ce n’est pas un engagement que j’ai pris devant les Français. Je n’ai donc pas de mandat pour faire cela. Et ça compte, vous savez, pour moi ».
Changement de cap. Désormais, le gouvernement ne fait plus mystère de ses intentions. Et Nicolas Sarkozy s'en prend même à son lointain successeur, François Mitterrand. De quoi faire sortir de leurs gonds dans l’après-midi du 26 mai à l'Assemblée nationale, une flopée de députés socialistes dont Henri Emmanuelli :
« Franchement, je pense qu’il y a mieux à faire, la psychanalyse sur Sarko. On a tous compris qu’il était un peu immature et pas très cultivé…ça va quoi…! ».
Marie- Sol Touraine, la « madame retraite » du PS, prend son relais : « Le petit jeu favori de Sarkozy, c’est de dézinguer ses prédécesseurs. Je m’attends les jours qui viennent à une perfidie à l’égard de Valéry Giscard d’Estaing ».
L'ancien patron du PS, François Hollande est aussi de la partie : « Moi, je ne suis pas là pour défendre un président de la République contre un autre. Je suis là pour penser à tous ceux qui sont partis en retraite grâce à la réforme de 1983, la retraite à 60 ans ».
Autre voix, celle du patron des députés socialistes Jean-Marc Ayrault : « Je pense que le président de la République, en provoquant volontairement, en insultant quelque part la mémoire de François Mitterrand fait une faute politique ».
C'est maintenant l'espoir secret de l'opposition : que la petite phrase de Nicolas Sarkozy mobilise les manifestants ce jeudi 27 mai.