Thaksin Shinawatra pourrait être poursuivi pour «terrorisme» par la justice thaïlandaise

La Cour criminelle thaïlandaise va statuer mardi 25 mai pour permettre l'émission d'un mandat d'arrêt pour terrorisme à l'encontre de l’ancien Premier ministre en exil, en relation avec les émeutes meurtrières de ces derniers jours en Thaïlande. Accusé de fraude et de corruption Thaksin Shinawatra est déjà sous le coup d'un mandat d'arrêt international et a obtenu la nationalité monténégrine. Depuis 2008, il échappe à la justice de son pays après y avoir été condamné par contumace à deux ans de prison pour des malversations financières.

Selon les enquêteurs, Thaksin Shinawatra a financé et orchestré les pires violences politiques de l'histoire récente de la Thaïlande. Il est responsable de la mort de dizaines de personnes depuis la reprise des manifestations des « chemises rouges » à la mi-mars.

L'ancien Premier ministre est en fuite depuis octobre 2008, date de sa condamnation à deux ans de prison. Depuis cette date, les autorités thaïlandaises essaient d'obtenir son extradition, en vain. Thaksin Shinawatra est insaisissable. Il multiplie les résidences à l'étranger, à Dubaï, à Londres, à Phnom Penh. Il obtient les nationalités monténégrine, nicaraguayenne, ougandaise.

Pour le pouvoir thaïlandais, Thaksin Shinawatra multiplie les provocations

Au début de l'année 2010, il est à nouveau condamné. Il doit payer une amende d'un milliard d'euros dans une affaire de conflit d'intérêts remontant à la période où il abusait de ses deux casquettes : à la fois celle de Premier ministre et celle de chef d'entreprise.

Mais la Thaïlande n'arrive pas à mettre la main sur lui. Il prononce des déclarations, il fraternise avec le Premier ministre cambodgien et la semaine dernière encore, alors qu'on se bat dans les rues de Bangkok, on l'aurait vu à Paris, faire ses courses dans une boutique de luxe de l'avenue des Champs-Elysées. Pour le pouvoir thaïlandais, Thaksin Shinawatra multiplie les provocations. C'est insupportable et pas moyen de mettre la main sur lui, d'où l'idée de lui « coller » une inculpation pour « terrorisme », plus propice à une éventuelle extradition.

Partager :