Avec notre correspondante à Bangkok, Marie Normand
A Bangkok, l’heure est au grand nettoyage et les habitants du centre-ville ont été mis à contribution. Des centaines de Thaïlandais et quelques étrangers sont donc descendus dans la rue ce dimanche matin 23 mai avec leurs balais et leurs sacs poubelles pour aider les agents de la municipalité.
Le chantier est impressionnant : il faut déblayer des tonnes d’ordures, mais aussi les effets personnels des manifestants abandonnés lors de l’assaut de l’armée. Démonter les tentes, effacer les graffitis sur les murs du métro aérien… Un nettoyage ralenti parfois, par la découverte d’explosifs, qui demande l’intervention de militaires spécialisés.
Le gouverneur de Bangkok estime que grâce à cette participation citoyenne, le centre-ville sera de nouveau praticable dès lundi matin. Pourtant, il restera bien sûr de nombreux stigmates du conflit. Au-delà des bâtiments incendiés qu’il faudra reconstruire, ce déchaînement de violence en plein cœur de la capitale a radicalisé les Thaïlandais des deux camps.
Les accusations et les messages de haine s’accumulent sur les réseaux sociaux. Une atmosphère peu propice au processus de réconciliation annoncé par le Premier ministre. C’est seulement après l’arrêt total des violences, a-t-il expliqué ce dimanche matin, que des élections anticipées pourront être envisagées.