Thaïlande: les affrontements cessent mais les problèmes subsistent

La Thaïlande panse ses plaies. Suite au violences qui ont fait au moins 86 morts et 1900 blessés depuis la mi-mars, et l'évacuation des manifestants du centre de Bangkok, le Premier ministre thaïlandais a prôné le dialogue et la réconciliation tout en reconnaissant l'immensité des défis qui attendent le pays.

Les divisions restent profondes et la querelle entre les « chemises rouges » et le gouvernement est loin d'avoir disparue. Stéphane Dovert, politologue et spécialiste de l’Asie du Sud-Est, auteur de « Thaïlande contemporaine » aux éditions l’Harmattan, présente un bref état des lieux, au lendemain des affrontements violents qui ont opposé l'armée thaï et « les chemises rouges ».

« Les problèmes n'étaient pas réglés avant l'occupation du centre de Bangkok par les chemises rouges, ils ne sont évidemment toujours pas réglés après leur départ. » explique-t-il.

« La cristallisation entre les deux groupes, cette espèce d'explosion de la société thaïlandaise, existe plus que jamais aujourd'hui. A Bangkok il y a aussi beaucoup de gens qui soutiennent les « chemises rouges ». Il y a parmi les urbains: des chauffeurs de taxis, des petits commerçants, des colporteurs et des travailleurs du quotidien.

Il est donc urgent pour la classe politique thailandaise de prendre conscience qu'elle ne pourra pas redresser la situation du pays si elle ne trouve pas une formule d'union nationale pendant un certain temps. »

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