Reprise des combats à Bangkok, risque de contagion

Des échanges de tirs se sont de nouveau produits ce jeudi 20 mai 2010 à Bangkok à proximité d'un temple bouddhiste situé dans le camp retranché des « chemises rouges».  Le couvre-feu a été décrété la veille dans la capitale thaïlandaise comme dans une vingtaine de provinces du royaume, car la contagion est à craindre. La capitale thaïlandaise a été le théâtre hier de véritables scènes de guérilla. Bilan provisoire : 15 morts et au moins une soixantaine de blessés. 

Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus

La  reddition des « chemises rouges » à Bangkok mercredi soir a provoqué des troubles sérieux dans au moins trois provinces du Nord -Est où le siège du gouvernement local a été incendié. Ces troubles pourraient perdurer avec de nouvelles attaques contre les symboles de l’Etat.

Le nord-est de la Thaïlande, une région rurale la plus pauvre du pays est le fief des « chemises rouges » ainsi que le Nord d’où est natif l’ancien Premier ministre Thaksin Thaksin Shinawatra, icône du mouvement.

Au-delà des violences, un renforcement des clivages régionaux est probable, avec d’une part le Nord et le Nord-Est dominés par le parti politique affilié aux  chemises rouges » et d’autre part, Bangkok et le Sud, bastion du parti démocrate de Premier ministre Abhisit Vejjajiva.

Cette polarisation géographique qui coupe le pays en deux, est un phénomène récent et lourd de menaces pour le pays dont l’unité nationale repose sur un monarque âgé et en mauvaise santé. D’autant plus que des doutes sérieux existent sur les qualités du prince héritier Wajiralongkorn qui devrait succéder au roi actuel.

Les violences dans le sud musulman de la Thaïlande où sévit une mouvance séparatiste témoignent depuis plusieurs années de la difficulté de mettre en place un consensus national qui lie tous les Thaïlandais.

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