Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus.
Les corps de neuf victimes ont été découverts ce jeudi 20 mai 2010 par un directeur d'hôpital dans le temple Pathum Wanaram, où sont encore réfugiés 800 manifestants chemises rouges. Ces neufs personnes, touchées par balles hier ont succombé à leurs blessures dans la soirée. Sept autres blessés se trouvaient dans le temple, seuls deux d'entre eux ont accepté de se faire soigner à l'extérieur.
Près du temple, le complexe commercial Central World, un bâtiment immense de sept étages et de près de 200 mètres de long a brûlé une grande partie de la nuit après avoir été incendié par des manifestants. Le bâtiment s'est en partie effondré, mais la structure est resté en place, maintenant un squelette calciné de murs et de poutres de béton. Ce centre commercial était l'un des plus grands d'Asie.
Sur la rue Rajdamari où se sont déroulés les combats d'hier, un hypermarché Bic C a aussi été victime des vandales et continuait à se consumer ce matin. Les pompiers avaient été empêchés d'éteindre le feu dans les deux centres commerciaux par des manifestants leur tirant dessus.
Ce matin, des échanges de coup de feu ont repris autour du temple où sont les réfugiés après une accalmie dans la nuit. Hier, des mouvements de contestation ont éclaté dans sept régions, notamment dans le Nord, l'un des fiefs des «chemises rouges».
Ban Ki-Moon, le secrétaire général des Nations unies s'est dit préoccupé par l'escalade de la violence et les pertes en vie humaine. Devant cette situation, les Etats-Unis manifestent aussi leur inquiétude.
De son côté, la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a appelé les manifestants et le gouvernement thaïlandais « à la retenue et à la raison » car pour elle, « la seule solution est de trouver un consensus ».