Avec notre correspondante à Bangkok, Marie Normand
Les artères de l'ancienne zone occupée ont été déblayées des restes de pneus brûlés et de l'épaisse couche de cendre qui les recouvraient. Elles sont donc ouvertes à la circulation ce lundi matin. Des employés, coincés chez eux depuis plus d'une semaine reprennent ainsi leur voiture pour aller au bureau. Ils créent des embouteillages monstres dans la capitale, « comme au bon vieux temps », commentent les Thaïlandais.
Les écoles qui avaient repoussé la rentrée des classes ouvrent aussi leurs portes ce lundi comme la plupart des institutions publiques et la Bourse de Bangkok, l'un des 36 bâtiments incendiés lors des émeutes mercredi dernier.
Le conflit a radicalisé les deux camps
« Retour à la normale » donc, du moins en apparence, puisque le couvre feu est prolongé jusqu'à mardi et que la situation politique reste à ce jour totalement bloquée. Après deux mois de manifestations, les « chemises rouges » n'ont finalement rien obtenu, le conflit a au contraire radicalisé les deux camps.
Le Premier ministre parle maintenant de réconciliation nationale, mais déclare qu'il sera le seul à décider de la date des élections anticipées, si elles ont lieu. Rien ne l'y oblige avant la fin de son mandat en 2011. Et pas question que ce scrutin soit organisé, dit-il, « tant que les violences n'auront pas cessé ». Un message très clair adressé aux « chemises rouges », qui parlent déjà de nouvelles actions le mois prochain.