Un mandat d’arrêt pour terrorisme lancé contre l’ex-Premier ministre Thaksin

Après les récentes violences, les activités continuaient de reprendre mardi 25 mai à Bangkok, la capitale thaïlandaise. La semaine dernière, le gouvernement a choisi la manière forte pour faire taire ses opposants. Reste leur chef, Thaksin Shinawatra, l’ancien Premier ministre en fuite que les autorités recherchent activement. Ce matin, un tribunal a lancé contre lui un mandat d’arrêt pour terrorisme.

Avec notre correspondante à Bangkok, Marie Normand

On s’attendait à cette décision même si la Cour avait un peu fait traîner la date de la décision. Elle avait demandé au Département des enquêtes spéciales (la DSI) de présenter de nouvelles preuves contre Thaksin Shinawatra. Visiblement donc, ces preuves sont maintenant suffisantes.

Ce qui est officiellement reproché à l’ancien Premier ministre, c’est d’avoir orchestré les violences de la semaine dernière, et plus largement d’avoir appelé depuis son exil à la poursuite des manifestations à Bangkok alors que l’état d’urgence était déjà déclaré.

Mais en s’attaquant à lui, les autorités pensent s’attaquer au noyau dur de la rébellion des « chemises rouges ». Même si le mouvement le dépasse clairement aujourd’hui, Takhsin reste très populaire auprès d’une large frange des manifestants, et surtout il finance encore, en grande partie, les « chemises rouges ».

Il était déjà visé par un mandat d’arrêt international depuis sa condamnation à deux ans de prison ferme pour corruption mais depuis, il continue à se promener allègrement dans le monde entier avec plusieurs passeports. On l’a vu à Paris dans un grand magasin des Champs-Elysées la semaine dernière.

Ce nouveau mandat d’arrêt international, pour terrorisme cette fois, fait monter la pression d’un cran. Cela risque de réduire sa mobilité, et peut-être aussi de le faire taire, l’un des principaux objectifs des autorités.

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