Avec notre correspondant à Pékin, Marc Lebeaupin
La sécrétaire d'Etat américaine a bien essayé, mais le résultat n'est certainement pas à la mesure des attentes de Washington. Dès ses premières rencontres, Hillary Clinton a souhaité ouvertement un appui de Pékin : « les Nord-Coréens ont créé une situation extrêmement précaire dans la région, et qui doit être circonscrite ». Un appel adressé en priorité à la Chine, qui « reconnaît la gravité de la situation », a ajouté la responsable de la diplomatie américaine.
L'embarras de Pékin
Mais cela ne veut pas dire que les Chinois sont prêts à faire pression sur leur allié nord-coréen dont le numéro un était reçu avec les honneurs le mois dernier à Pékin. Dans un nouveau communiqué diffusé hier, la Chine rappelle qu'elle est engagée dans le maintien de la stabilité de la région, mais refuse toujours de prendre position.
Dans la presse chinoise de ce mardi matin, on peut lire par exemple, sous la plume d'un expert, que « toute déclaration de la Chine, en faveur d'un côté ou de l'autre, ne ferait qu'alimenter la tension ». La Chine ne reconnaît toujours pas les conclusions de l'enquête internationale.
Une torpille de fabrication chinoise
Une absence d'engagement qui traduit un réel embarras de Pékin. D'autant qu'on évoque la possibilité sérieuse que la torpille incriminée soit de fabrication chinoise. Le Conseil de sécurité des Nations unies va se saisir rapidement du problème. Ce qui devrait obliger la Chine à prendre position.
Ban Ki-moon, le Secrétaire général des Nations unies, a renouvelé sa confiance envers les membres du Conseil de sécurité : « Je suis sûr que le Conseil, assumant ses responsabilités en matière de maintien de la paix et de sécurité internationale, prendra les mesures appropriées face à la gravité de la situation. Cet incident montre l'urgence d'instaurer la paix et la stabilité dans la péninsule coréenne. »