Avec notre correspondante à Bogota, Marie-Eve Detoeuf
Des slogans, des discours, des ballons, quelques averses et beaucoup de musique, bref une fin de campagne comme une autre. Juan Manuel Santos a tenu un dernier meeting à Carthagène sur la côte Caraïbes, Antanas Mockus dans les Andes à Bogota.
Les derniers sondages donnent les deux candidats au coude à coude pour le premier tour, avec 35% des voix chacun. Et ils les donnent à égalité pour le deuxième tour. Le suspens est d’autant plus grand qu’il est lui, inattendu.
Il y a deux mois encore, la victoire de l’héritier d’Alvaro Uribe semblait assurée. Juan Manuel Santos se pose en effet en continuateur de la lutte sans merci engagée contre la guérilla. Mais l’étonnante percée du candidat vert l’a désarçonné. Antanas Mockus est un mathématicien, excentrique mais très honnête, qui ne critique pas la lutte anti-terroriste, mais qui préfère parler anti-corruption et éducation.
Dans les universités, dans les cafés, à la radio, tout le monde ne parle que de cette élection comme si, avec le départ du très populaire Alvaro Uribe, le débat politique et le suspens électoral avaient retrouvé leurs droits.