Avec notre correspondante à Bogota, Zoé Beri
Le rapport de l’OEA n’épargne personne. Les 70 observateurs de l’organisation ont constaté durant la journée électorale de très nombreux achats de voix, parfois jusque dans les bureaux de vote.
Dans certaines régions, les électeurs se sont vendus pour 20 000 pesos, un peu moins de 8 euros, et des sandwichs distribués dans la rue. Dans d’autres, des bourses scolaires étaient offertes aux enfants de ceux qui votaient pour le «bon» candidat.
L’OEA parle textuellement de « flots d’argent dans au moins six départements », parfois répartis par les élus locaux.
Autre irrégularité : le secret du vote n’était pas assuré partout. Et des électeurs ont eu du mal à comprendre les bulletins, changés pour ces législatives. Le manque d’information et l’absence de préparation des assesseurs ont été pointés du doigt par les observateurs.
Des critiques qui viennent s’ajouter à la polémique générée par l’absence de résultats officiels. Près de 6% des bulletins n’ont toujours pas été dépouillés, alors que les scores des candidats devaient être connus dimanche 14 mars au soir.
Le scandale a pris des allures rocambolesques. Mardi 16 mars, le président colombien a même demandé l’ouverture d’une enquête contre le responsable de l’organisation des élections pour déterminer si, comme le disent certains candidats, il avait bu ce soir-là.