Législatives en Colombie : le président Uribe demande l'ouverture d'une enquête

La grogne monte en Colombie, trois jours après les législatives qui ont donné la majorité aux partis de droite, dimanche 14 mars 2010. Les résultats définitifs ne sont toujours pas connus, et l’Organisation des Etats-Américains (OEA) dénonce de graves irrégularités. La diffusion des résultats complets, initialement prévue pour dimanche soir, n'était toujours pas intervenue mardi 16 mars, en raison de «graves» difficultés techniques qui ont généré une controverse au plus haut niveau de l'Etat.

Avec notre correspondante à Bogota, Zoé Beri

Le rapport de l’OEA n’épargne personne. Les 70 observateurs de l’organisation ont constaté durant la journée électorale de très nombreux achats de voix, parfois jusque dans les bureaux de vote.

Dans certaines régions, les électeurs se sont vendus pour 20 000 pesos, un peu moins de 8 euros, et des sandwichs distribués dans la rue. Dans d’autres, des bourses scolaires étaient offertes aux enfants de ceux qui votaient pour le «bon» candidat.

L’OEA parle textuellement de « flots d’argent dans au moins six départements », parfois répartis par les élus locaux.

Autre irrégularité : le secret du vote n’était pas assuré partout. Et des électeurs ont eu du mal à comprendre les bulletins, changés pour ces législatives. Le manque d’information et l’absence de préparation des assesseurs ont été pointés du doigt par les observateurs.

Des critiques qui viennent s’ajouter à la polémique générée par l’absence de résultats officiels. Près de 6% des bulletins n’ont toujours pas été dépouillés, alors que les scores des candidats devaient être connus dimanche 14 mars au soir.

Le scandale a pris des allures rocambolesques. Mardi 16 mars, le président colombien a même demandé l’ouverture d’une enquête contre le responsable de l’organisation des élections pour déterminer si, comme le disent certains candidats, il avait bu ce soir-là.

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