Un homme politique expérimenté et populaire
A 58 ans, Juan-Manuel Santos est un vieux routier de la politique colombienne. Il est co-fondateur du parti social d’Union nationale (Le parti de la U), la formation conservatrice du président Uribe, qui avait permit la réélection du président colombien en 2006, après une réforme de la Constitution.
Pour se préparer à la présidentielle, Santos avait renoncé l’an dernier à son poste de ministre de la Défense qu’il occupait depuis 2006.
Il aurait sans doute des chances de remporter le scrutin: un sondage de l’Institut Ipson Napoléon Franco le place en tête des candidats au premier tour, avec 23 pour cent des suffrages. Il doit sa grande popularité au succès des opérations menées contre la guérilla marxiste des FARC.
Partisan d’une ligne dure contre les FARC
C’est Juan-Manuel Santos qui avait annoncé en juillet 2008 la libération de 15 otages, dont la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, devant les caméras du monde entier.
Santos est aussi responsable de la mort du numéro deux de la guérilla, Raul Reyes. Il avait fait bombarder il y a deux ans un camp des Farc en Equateur. Cette action militaire avait déclenché une grave crise régionale. Quito a rompu depuis ses relations diplomatiques avec Bogota. En novembre dernier, seuls les échanges commerciaux entre les deux pays ont repris.
La lignée des Santos
Né à Bogota en 1951, Juan-Manuel Santos fait des études d’économie à Londres et Harvard. Le dauphin du président Uribe appartient à l’une des familles les plus influentes du pays. Son grand oncle, Eduardo Santos, était chef de l'Etat dans les années 1940. Et son frère Francisco Santos occupe actuellement le poste de vice-président aux côtés d'Alvaro Uribe.
Forte personnalité et bon vivant
Avant de grimper sur la scène politique, Santos était journaliste et dirigeait notamment le quotidien El Tiempo. En même temps, il se consacrait à ses plantations de café. Il exerce sa première grande responsabilité au gouvernement comme ministre du Commerce, sous la présidence de Cesar Gaviria entre 1990 et 1994.
Parallèlement à son ascension politique en Colombie, il commence à tisser des liens avec les partis démocrates et républicains aux Etats-Unis. Grand admirateur de Churchill, il garde également d’excellents contacts avec des hauts responsables britanniques comme l’ancien Premier ministre, Tony Blair.
Les colombiens connaissent Santos surtout comme une forte personnalité et un bon vivant, qui fait souvent la fête jusque tard la nuit. Tout le contraire de l'actuel président Alvaro Uribe qui aime réunir ses ministres tôt le matin.