Avec notre correspondante à Bogota, Zoé Beri
Deux ans après les premières pétitions pour l’organisation d’un référendum d’initiative populaire et après des mois de tensions, la cour a tranché. Par sept voix contre deux les juges colombiens ont déclaré inconstitutionnel le projet qui aurait autorisé Alvaro Uribe à briguer un troisième mandat. Selon eux, le processus était entaché de trop nombreuses irrégularités. La plus grave, les fonds levés pour obtenir les signatures dépassaient les limites fixées par la loi.
Il s’agissait pour Alvaro Uribe de sa dernière chance, la Constitution colombienne ne permettant pas une nouvelle réélection. Après deux mandats de quatre ans, il devra donc céder la place, ce qui ouvre considérablement l’éventail politique pour les prochaines présidentielles.
Le chef d’Etat a déjà dit qu’il souhaitait que continue sa stratégie militaire contre la guérilla, dite de «sécurité démocratique». Il a pour cela ses dauphins dont son ancien ministre de la Défense, Juan Manuel Santos. Mais aucune figure ne se détache encore pour les élections de mai.
Une seule chose est sûre, le président de la guerre, le personnage contesté pour sa proximité idéologique avec les paramilitaires, celui de la libération d’Ingrid Betancourt, ne sera plus au pouvoir.