Avec notre correspondante à Bogota, Zoé Beri
L’état-major colombien savait que le 31 décembre les guérilleros faisaient relâche. Les avions Super Tucano de l’armée ont surpris les rebelles en pleine fête, quatre heures avant l’arrivée de 2010, quelque part entre Vista Hermosa et Puerto Rico, deux villes du centre du pays, jadis fief des FARC.
Dans les bombardements et les combats qui se sont poursuivis durant deux jours sont morts El Abuelo et Mauricio Pitufo, deux figures régionales de la guérilla, le dernier connu pour son sadisme envers les civils.
L’opération contre les rebelles était préparée depuis plusieurs mois par Bogota et a été lancée tout juste dix jours après l’enlèvement et l’assassinat par les FARC du gouverneur du Caqueta Luis Francisco Cuellar.
Pour le pouvoir, la dernière victoire contre les FARC était donc essentielle. L’armée en a profité pour rappeler que malgré une longue période sans éclat militaire, 500 guérilleros avaient été abattus et 2 800 avaient été capturés ou avaient désertés en 2009.
La nouvelle du bombardement du camp des FARC a presque fait oublier aux Colombiens que le même jour, une enfant et un soldat étaient tués par la guérilla dans l’attaque d’un village. Les affrontements et les heurts risquent de se multiplier cette année, année électorale en Colombie.