Avec notre correspondante à Bogota, Zoé Berry
Alvaro Uribe aurait sans doute préféré que les juges repoussent l’arrestation de son cousin. Elle survient en effet au moment même où la Cour constitutionnelle colombienne doit décider de la tenue d’un référendum qui lui permettrait de se présenter pour la troisième fois consécutive à la présidence.
Mario Uribe, ancien sénateur, est accusé d’avoir eu des liens avec la milice «Autodéfenses unies de Colombie» (AUC, Autodefensas Unidas de Colombia), un groupe paramilitaire, officiellement démantelé depuis 2006.
Selon les chefs de ces escadrons de la mort, le cousin du président aurait utilisé leurs services pour expulser des paysans des terrains qu’il souhaitait acheter et se serait réuni plusieurs fois avec eux.
Accusations très lourdes : ces mêmes groupes paramilitaires seraient responsables de plus cent mille meurtres dans tout le pays. Une soixantaine de parlementaires pour la plupart proches du président Alvaro Uribe sont aussi sous le coup d’une enquête dans cette affaire dite de la «parapolitique».
Mario Uribe avait été arrêté en 2008 et relâché l’an dernier pour des raisons de procédure. Mais il y a quelques semaines, la Cour suprême a décidé de rouvrir le dossier. Un ancien sénateur vient d’être condamné à 40 ans de prison. Une peine qui fait sans doute trembler les autres accusés et frémir la présidence.