Présidentielle en Colombie : la surprise du candidat vert Antanas Mockus

A cinq semaines de la présidentielle en Colombie, un sondage donne une large avance au candidat du Parti Vert Antanas Mockus sur qui personne ne misait au début de l'année. Une enquête réalisée par l'institut Ipsos Napoleon Franco et publiée, le 27 avril 2010, le place en tête au premier tour du scrutin, prévu le 30 mai, avec 38% des intentions de vote contre 29% pour l'ex-ministre de la Défense Juan-Manuel Santos, dauphin autoproclamé du président sortant Alvaro Uribe (Partido de la U, droite). Au second tour, le 20 juin, Mockus serait élu avec 58% des voix contre 37% à Santos.

Avec notre correspondante à Bogota, Marie-Eve Detoeuf

La surprise est double. Il y a encore un mois, la question était de savoir si des candidats de droite allaient succéder à Alvaro Uribe. Après huit ans de pouvoir, le président et sa politique sécuritaire restent en effet très populaires, c’est du moins ce que disaient les sondages.

Mais aujourd’hui, tous ces sondages donnent Antanas Mockus gagnant au second tour. Mockus ne se dit pas anti Uribe, ni de gauche mais c’est un candidat très atypique et c’est la deuxième surprise.

D’origine lituanienne, Mockus est un universitaire, mathématicien et philosophe assez loufoque. Elu deux fois à la mairie de Bogota, en 1995 et en 2001, il y appliquait avec succès ses idées : « transparence dans la gestion publique et éducation citoyenne ». Des idées qui constituent encore la base de son discours.

« C’est un peu court », disent ses détracteurs. Mockus n‘a pas de parti, le parti vert est une coquille vide et il n'a pas de vrai programme. Mais, les électeurs colombiens, surtout les jeunes, voient en lui un symbole de l’anti-corruption, de l’anti-mafia, de l’anti-violence. Un symbole qui plaît, mais la campagne peut encore réserver des surprises.

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