Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Alors que la question empoisonne les relations turco-européennes, Ahmet Davutoglu, le ministre turc des Affaires étrangères, a fait vendredi 21 mai une nouvelle proposition qui pourrait bien débloquer le statu quo entre Ankara et la République de Chypre qui n’ont pas de relations officielles :
« Nous voulons que toutes les frontières s'ouvrent à Chypre. Nous sommes prêts à ouvrir tous nos ports et aéroports aux Chypriotes grecs. En échange, nous ne demandons qu'une seule chose : que les Chypriotes turcs, qui sont des Méditerranéens et donc à ce titre devraient avoir le droit de communiquer avec tous les ports méditerranéens, aient leurs ports de Girne et Famagouste et leur aéroport d’Ercan ouverts aux échanges. La communauté internationale acceptera l’ouverture de trois ports et aéroports Chypriotes turcs, et nous ouvrirons tous nos ports et aéroports aux Chypriotes grecs. Je vous en donne ma parole. »
Le but est bien sûr de désenclaver Chypre-Nord en mettant fin à l’embargo économique qui frappe la RTCN (République turque de Chypre-Nord), non reconnue. Cette option ramènerait aussi la confiance entre les deux communautés, aidant à résoudre la partition de l’île. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a apprécié. Reste à savoir maintenant si la proposition turque satisfera les Grecs.