Pour le chef de l’État français, les mesures entreprises pour réduire les déficits publics doivent s'inscrire dans la réforme constitutionnelle. Cette réforme imposerait à chaque équipe gouvernementale de s’engager pour cinq ans à réduire le déficit.
Le plan d'économies présenté par le ministre du Budget prévoit le gel des dotations de l'État aux collectivités locales. Celles-ci suivraient ainsi la règle fixée pour les dépenses de fonctionnement de l'État. La poursuite du non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite et les mesures de maîtrise des dépenses d'assurance maladie complètent ce dispositif.
Le Premier ministre, François Fillon, avait décidé, au début du mois de mai 2010, de geler les dépenses de l'État sur les trois prochaines années. Avec comme objectif difficile de ramener le déficit public de la France de plus de 8% du PIB aujourd'hui à 3% en 2013.
Un signal politique fort
C'est une véritable révolution des mentalités que propose Nicolas Sarkozy dans un pays, la France, qui n'a pas connu de budget à l'équilibre depuis plus de 30 ans. Mais pour le président l'heure de la révolution a sonné.
Au moment où la crise grecque mine la crédibilité de la zone euro, Nicolas Sarkozy entend donner des gages de bonne volonté et de discipline budgétaire auprès des marchés financiers. Le redressement des finances publiques est ainsi érigé au rang de « priorité nationale » nécessitant non pas l'engagement « du gouvernement mais celui de la Nation », a insisté le président.
Même si l'on est loin de la stricte orthodoxie financière pratiquée outre-Rhin, la France entend s'inspirer de l'Allemagne qui a modifié l'an passé sa Constitution pour y inscrire un objectif chiffré et permanent de déficit à ne pas dépasser. Rien de tel dans la proposition française.
La réforme pourrait entrer en vigueur dès 2012, si d'ici là les politiques se mettent d'accord. Le Premier ministre François Fillon devrait engager la concertation très vite, avant l'été. Mais c'est loin d'être gagné. Les socialistes dénoncent déjà une « proposition surréaliste ».