Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
En publiant l’intégralité de son accord de programme, la coalition « bleu-jaune » peaufine aussi son style de gouvernement : car c’est avec la même décontraction et la même informalité que lors de leur première conférence de presse commune, que David Cameron et Nick Clegg ont vanté la rédaction d’un « document historique ».
Et pour mieux convaincre, les deux dirigeants ont fait intervenir tour à tour les membres-clés de leur cabinet : la ministre de l’Intérieur Theresa May a ainsi parlé d’un programme de décentralisation radical. Elle se chargera de jeter aux oubliettes le projet de cartes d’identité, l’autorisation pour les écoles de prendre les empreintes digitales des enfants sans la permission de leurs parents, ou encore une partie de la base de données ADN nationale. De leur côté, le ministre des Finances George Osborne et son secrétaire au Commerce Vince Cable ont réaffirmé leur engagement à réduire les dépenses publiques et réformer le système bancaire.
Certes conservateurs et libéraux-démocrates admettent que cet accord rédigé en neuf jours ne l’a pas été sans peine et que là où demeuraient de sérieux désaccords, des commissions vont être créées pour « réfléchir » par exemple à la séparation des activités des banques ou à une modification de la loi sur les droits civiques. Néanmoins le maître-mot reste la détermination à s’entendre pour le bien du pays, un message sans ambiguïté adressé à la base des deux partis qui voit d’un très mauvais œil tous ces compromis.