Avec notre correspondant à New York, Philippe Bolopion
Les puissances occidentales ont réussi leur coup. En déposant par surprise leur résolution, elles ont éclipsé la médiation de la Turquie et du Brésil, et coupé court à toute tentative iranienne de gagner du temps. C’est un camouflet diplomatique pour le Brésil, qui a protesté en refusant de négocier le texte. Mais les sanctions présentées ont l’aval de la Chine et la Russie, qui précisent que la porte des négociations reste ouverte.
Ces sanctions ne sont pas aussi fortes que ce qu’auraient voulu les Etats-Unis, la France ou le Royaume Uni. Elles ne frappent pas l’Iran là où cela fait le plus mal, dans son secteur énergétique. Mais la résolution resserrerait l’étau.
Téhéran ne pourrait par exemple plus acheter d’avions de combats, de navires de guerre ou de missiles. La liste des responsables des Gardiens de la Révolution et de leurs entreprises sous sanctions serait rallongée. L’Iran serait aussi placé sous surveillance.
Les Etats seraient encouragés à bloquer toute transaction financière suspecte, ou toute cargaison douteuse. Ces sanctions marginaliseraient un peu plus Téhéran, et pourraient légitimer des mesures plus sévères de l’Union européenne, ou d’autres pays.
Mais il reste à convaincre l’ensemble du Conseil de sécurité, ce qui dans le cas de la Turquie, du Brésil et du Liban sera difficile.