Avec notre correspondant à Mexico, Patrick John Buffe
Durant cette visite officielle, Felipe Calderon cherchera auprès de Barack Obama un soutien explicite à la lutte qu’il mène contre les cartels de la drogue. Un soutien dont il a bien besoin au moment où les Mexicains sont toujours plus nombreux à critiquer la militarisation de leur pays et ses conséquences : 50 000 soldats ont été déployés pour combattre les narcotrafiquants dans une guerre toujours plus impopulaire qui a déjà fait 23 000 morts.
Mais dans ce contexte, Felipe Calderon doit s’attendre à ce que le gouvernement américain lui demande de prendre des mesures pour que soient enfin jugés les militaires qui ont commis des abus contre la population civile et sont accusés de violations des droits de l’homme.
En matière d’immigration, le thème a acquis une nouvelle dimension avec la récente approbation par l’Etat d’Arizona d’une loi controversée contre les sans-papiers. Loi que Felipe Calderon qualifie de « raciste » et Barack Obama d’« inopportune ».
Le président mexicain profitera de son discours devant le Congrès jeudi 20 mai pour dénoncer cette norme discriminatoire. En réalité, elle constituera un tremplin qui lui permettra d’insister sur la nécessité - et l’urgence - d’une réforme migratoire intégrale toujours bloquée par les congressistes américains.