« Nul ne peut, dans l’espace public, porter une tenue destinée à dissimuler son visage ». Ceci est un extrait du projet de loi adopté ce mercredi 19 mai 2010 par le conseil des ministres, en France, un texte présenté par la ministre de la Justice, Michèle Alliot-Marie, et qui vise à interdire le port du voile intégral dans les espaces publics sous peine d’une amende de 150 euros. Ce projet doit ensuite être examiné par les parlementaires. Cette loi, Nicolas Sarkozy s’était engagé à la défendre, et malgré les oppositions, le gouvernement montre qu’il veut aller jusqu’au bout.
Il y a presque un an, en juin dernier, « la burqa n’est pas la bienvenue sur le territoire de la République », déclarait Nicolas Sarkozy devant les députés et les sénateurs réunis en Congrès à Versailles. Un an de controverses, de polémiques, avec notamment le fameux débat sur l’identité nationale.
Cette fois, la loi tant promise est là. Elle sera présentée devant le Parlement, sans doute en juillet, pour une adoption définitive à l’automne. Mais ce n’est que six mois après son entrée en vigueur que tomberont les sanctions : 150 euros d’amende pour une femme voilée, ou au choix, un stage de citoyenneté. Le gouvernement dit vouloir faire de la pédagogie. Il paraît aussi soucieux de l’image de la France dans le monde
La ministre de l’Intérieur, Michèle Alliot-Marie à la sortie du conseil des ministres, a eu cet argument : « La burqa est interdite à La Mecque, elle peut donc bien être interdite en France ».
Alors restent les incertitudes juridiques sur le texte pointées du doigt à deux reprises par le Conseil d’Etat. Parfaitement respectables, dit-on ici à l’Elysée, mais chacun est dans son rôle, a dit Nicolas Sarkozy en conseil des ministres et c’est donc en conscience que le gouvernement a pris ses responsabilités « politiques et morales », a précisé le chef de l'Etat.