Les Bleus changent de braquet

La deuxième journée de stage à Tignes a permis aux présélectionnés pour la Coupe du monde de commencer la phase d’oxygénation. Elle a également donné l’occasion à Patrice Evra de rameuter les troupes. Et à Anthony Réveillère de savourer sa revanche sur le sort.

Un bon bol d’air en haute altitude et par une température proche zéro degré, voilà le programme des Bleus jusqu’à jeudi matin. Sauf changement de dernière minute,  la conquête du glacier de la Grande Motte, 600 mètres au-dessus de Tignes,  ne fait pas partie de l’exercice. Mais la nuit passée au restaurant panoramique transformé en refuge à lits de camp aura été méritée. Déposés en télésiège à 2800m, équipe et encadrement ont rallié leur dortoir par une marche d’une heure et demie en chaussures et raquettes avec, à leur côté, l’ancien champion du monde du 400 m haies Stéphane Diagana, venu épauler le groupe mentalement dans cette expédition. 

Oxygénation et solidarité
 

Objectif de la sortie, la troisième du genre à Tignes : oxygénation, dépassement de soi et resserrement du groupe. Cette solidarité avait été mise à mal il y a quatre ans avant le Mondial 2006 lorsque Fabien Barthez avait été dispensé de la fin de l’ascension du glacier, invoquant une douleur au mollet. Ce passe-droit avait été mal vécu alors par le gardien remplaçant, Grégory Coupet, qui avait décidé de quitter la station sur un coup de tête avant d’être raisonné par Raymond Domenech dans la vallée et de remonter pour continuer l’aventure.

La journée de mercredi a également permis au Mancunien Patrice Evra et au Lyonnais Anthony Réveillère de donner leur sentiment sur ce début de stage. Bien décidé à tenir un rôle de leader au sein d’un groupe qui, a priori, n’en possède pas tant que ça, Evra a haussé le ton pour rameuter les troupes. Apprenant qu’un sondage réalisé auprès du public révélait que les Français ne croyaient pas les Bleus capables de faire une bonne Coupe du monde, le latéral gauche de Manchester s’est lâché.

« On n’y va pas pour faire un safari. L’opinion publique croit que l’on va faire un safari, qu’on n’est pas favoris. Cela peut réveiller notre orgueil. On a vraiment faim » s'est-il enflammé. « On fait cette Coupe du monde, non pas pour les gens qui nous critiquent mais pour nous mêmes, pour nos proches » a-t-il repris. « Le plus important, c'est de croire en nous et pas les gens qui disent qu’on va être nuls. Personne (chez nos adversaires) ne veut rencontrer l’équipe de France ».

Réveillère savoure 

Plus discret que son coéquipier, Anthony Réveillère préférait savourer le bonheur d’être dans le groupe, cinq ans après sa dernière sélection (contre l'Allemagne en novembre 2005). Victime d’une rupture des ligaments croisés au genou gauche le 22 novembre contre le PSG, il avait refusé de se faire opérer, contre l’avis médical de son club. Six mois plus tard, il se voit conforté dans son choix. Un passage sur le billard l’aurait très certainement privé de Coupe du monde, comme en 2006.

Choisi pour son aptitude à pouvoir évoluer à droite comme à gauche, le Lyonnais fait partie de ceux que l’on n’attendait pas forcément dans la liste des 24, laquelle devrait être réduite à 23 avant le départ pour le stage en Tunisie, le 27 mai. A moins que Raymond Domenech n’attende la date-butoir du 1er juin pour faire savoir si William Gallas sera, on non, du voyage en Afrique du Sud.

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