Emmanuel Petit : « Laurent Blanc redonnera une âme aux Bleus »

Joueur-cadre de la génération 98, Emmanuel Petit - désormais consultant à L’Equipe TV - estime que Laurent Blanc va redonner une âme à l’équipe de France quand il sera sélectionneur. Il pense aussi que les Bleus ont le talent pour faire quelque chose à la Coupe du monde, à condition de faire preuve d'intelligence et de laisser les egos au vestiaire.

 

Désormais consultant pour la chaîne sportive L’Equipe TV, Emmanuel Petit ne pratique pas la langue de bois. C’est une qualité plutôt rare à l’heure du politiquement correct. Joueur-phare à Monaco, Arsenal, Barcelone, Chelsea et chez les Bleus de la génération 1998-2000, il se réjouit de la nomination de Laurent Blanc à la tête de l’équipe de France, une fois passée la Coupe du monde en Afrique du Sud. « Ce qui va changer en premier lieu par rapport à Raymond Domenech, c’est la communication » nous a-t-il confié, sourire en coin, en marge d’une conférence sur la géopolitique du football, à laquelle il participait à Paris.

Problèmes d’egos et de générations

L’auteur du troisième but de la finale 1998 contre le Brésil estime cependant que le comportement de l’équipe de France au Mondial 2010 jouera un rôle important au moment de la prise de pouvoir. «  Il ne faut pas oublier qu’une grande majorité de joueurs présents en Afrique du Sud continueront en équipe de France et seront potentiellement sélectionnables par Laurent » a-t-il rappelé. «  Mais il n’y a pas que ceux-là, a-t-il poursuivi. Selon moi, il y a une bonne quarantaine de joueurs susceptibles d’intéresser Laurent Blanc dès les éliminatoires pour l’Euro 2012. A lui de trouver une osmose, de redonner une âme à cette équipe et surtout d’enlever ce problème générationnel et d’égos entre les joueurs. Laurent, de par son charisme, a la possibilité de résoudre certains problèmes » assure-t-il.

S’il s’est ému de la non-sélection de Patrick Vieira dans la liste des 30 « selon moi, il avait sa place dans les 23, même s’il n’aurait pas été titulaire au Mondial », l’ancien joueur d’Arsenal comprend certains des choix de Raymond Domenech. « Benzema et Nasri payent le comportement qu’ils ont eu en 2008. A en croire les témoignages que j’ai pu recueillir, il y a un problème générationnel » indique-t-il. « En revanche,  j’ai quand même une petite pensée pour Ben Arfa poursuit-il. On n’a pas beaucoup de joueurs en équipe de France capables de faire la différence en l’espace de 20-25 minutes sur un exploit personnel, de débrider une situation face à une défense renforcée. Je me dis que c’est une erreur de s’être passé d’un joueur comme Ben Arfa ».

Un bémol sur l’intelligence

Pour ce qui est des chances de l’équipe de France de bien figurer en Afrique du Sud, l’ex-international (63 sélections) n’écarte aucune possibilité. «  Rappelez-vous. En 2006, l’équipe de France s’était qualifiée péniblement et avait débuté dans la douleur avec deux matchs nuls contre la Suisse et la Corée du Sud et une victoire sur le Togo. Il n’y aucune vérité » « La France, souligne-t-il, n’est plus dans une configuration d’élimination. Le groupe s’est qualifié ,il ne joue plus avec l’épée de Damoclès au-dessus de la tête. Ils n’ont plus la pression de se dire : « si je rate mon match, je ne serai plus en équipe de France ». « Intrinsèquement, cette équipe a le talent pour faire quelque chose conclut le champion du monde et d’Europe. Maintenant, le talent ne suffit pas. Il faut aussi de l’intelligence. C’est là où, moi, je mets un bémol ». Un bémol à prendre en compte, si l'on veut éviter les fausses notes.

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