Guerre des mots et des nerfs en Thaïlande

En Thaïlande, le gouvernement a rejeté, mardi 18 mai 2010, toute forme de négociation tant que les manifestants n'auront pas quitté leur camp retranché du centre de la capitale. Un nouvel ultimatum qui intervient alors que le conflit entre les forces de l’ordre et les « chemises rouges » a déjà fait 38 morts et près de 300 blessés depuis jeudi 14 mai 2010. Les violences ont légèrement baissé en intensité après quatre jours de guérilla urbaine, mais sans accalmie dans les discours.

C’est un dialogue de sourds qu’entretiennent les « chemises rouges » et les autorités thaïlandaises depuis maintenant neuf longues semaines. Aucun signe ne laisse présager d’une quelconque évolution. « Nous voulons un cessez-le-feu » ressassent les leaders de la contestation, tandis que le pouvoir refuse de discuter tant que les « rouges » n’ont pas quitté leur camp retranché. Le Premier ministre Abhisit Veijajiva a le dos au mur. Son porte-parole répète que l’opération militaire destinée à chasser les manifestants va se poursuivre pendant encore 2 à 3 jours.

En face, même détermination. Les partisans de l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra rejettent toute main tendue et multiplient les appels à une médiation extérieure : les Nations unies il y a deux jours, puis le président du Sénat thaïlandais. Tout cela est balayé de la main par le gouvernement qui a déjà bien du mal à contrôler ses propres soutiens.

Il est maintenant certain que le mouvement de protestation bénéficie de sympathie dans la police et dans l’armée, pour ne pas dire de complicités. Depuis quatre jours, les militaires encerclent totalement les « chemises rouges » : plus d’eau, plus d’électricité et pourtant, des camions d’eau et de glace ont été aperçus ce mardi au cœur de Bangkok, preuve que le blocus n’est pas si étanche.

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