Les «chemises rouges» ont perdu leur général rebelle

En ce lundi 17 mai au matin, la situation est toujours très tendue à Bangkok. L’armée tente de chasser les «chemises rouges» des quartiers qu'ils occupent depuis plusieurs semaines. En trois jours, les affrontements ont fait 35 morts et plus de 200 blessés. Dernière victime en date : Seh Daeng, le général rebelle des «chemises rouges». L'homme était présenté comme le stratège militaire des manifestants anti-gouvernementaux

Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus

Seh Daeng avait été touché d’une balle dans la tête le 13 mai dernier, tirée par un tireur d’élite. Le général Seh Daeng était le dirigeant de la frange la plus radicale des « chemises rouges ». Ancien militaire passé du côté des manifestants, il était à la tête d’une milice armée de lances grenades. Pour beaucoup de « chemises rouges », il est devenu une sorte de héros. Sa mort va galvaniser un peu plus les manifestants.

Les affrontements continuent sur la frange sud du camp des « chemises rouges ». Un no man’s land d’environ 300 mètres sépare les militaires des barricades faites à l’aide de pneus érigées par les manifestants. Tous ceux qui pénètrent dans ce no man’s land se font tirer dessus. A l’intérieur, se trouve un nombre important de pneus qui brûlent, et qui obscurcissent la zone avec la fumée noire. Beaucoup de magasins ont été pillés.

Réfugiés dans un  temple

Des femmes et des enfants se sont réfugiés dans un temple qui est inclus dans l’enceinte des « chemises rouges ». Ce sont des familles qui ont refusé l’offre du gouvernement qui leurs proposait d’organiser des autobus afin de les rapatrier chez eux en province.

Les familles se sont repliées dans le temple, pour une plus grande sécurité en cas d’assaut des militaires, mais affirment vouloir rester jusqu’au bout. Pour elles, abandonner la lutte maintenant serait un manque de respect vis-à-vis des personnes tuées depuis le début des manifestations.

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