Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
Le camp « rouge » de Rajaprasong, le quartier commercial de Bangkok, se dépeuple. Femmes et enfants plient bagage. Ils se réfugient dans une pagode bouddhique proche ou profitent des autocars, fournis par des ONG, pour les ramener chez eux en province.
Le blocus du camp s'avère efficace. Essentiellement parce qu'il empêche l'accès des personnes qui veulent se joindre aux manifestations. Beaucoup de ceux qui restent à Rajaprasong sont des jeunes hommes avides d'en découdre ou des gardes qui ont souvent une expérience dans l'armée.
Mais ce qui peut apparaître comme une victoire militaire du gouvernement est peut-être une victoire à la Pyrrhus. Le bilan des trois derniers jours est lourd et les victimes sont en grande majorité des civils.
Le Premier ministre Abhisit Vejjajiva accuse des « terroristes » d'être responsables d'une partie des violences. Des dizaines de grenades ont de fait été lancées contre les forces de l'ordre. Mais la perception de nombreux Thaïlandais est celle d'un combat entre David et Goliath. Et le nombre élevé de victimes entache sérieusement l'image du gouvernement.