Le gouvernement thaïlandais durcit le ton

En Thaïlande, les effets du blocus par l'armée du camp des manifestants anti-gouvernementaux dans la capitale, Bangkok, commencent à se faire sentir. La plupart des femmes et des enfants ont quitté dimanche 16 mai le camp de Rajaprasong. Les assiégés en appellent à toutes les bonnes volontés disponibles pour en sortir pacifiquement et le roi est à nouveau sollicité alors que gouvernement a rejeté l’appel des « chemises rouges » à des pourparlers sous l'égide de l'ONU. Depuis jeudi 13 mai, 33 personnes ont été tuées et plus de 239 blessées dans les affrontements entre l'armée et les « chemises rouges ».

Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus

Le camp « rouge » de Rajaprasong, le quartier commercial de Bangkok, se dépeuple. Femmes et enfants plient bagage. Ils se réfugient dans une pagode bouddhique proche ou profitent des autocars, fournis par des ONG, pour les ramener chez eux en province.

Le blocus du camp s'avère efficace. Essentiellement parce qu'il empêche l'accès des personnes qui veulent se joindre aux manifestations. Beaucoup de ceux qui restent à Rajaprasong sont des jeunes hommes avides d'en découdre ou des gardes qui ont souvent une expérience dans l'armée.

Mais ce qui peut apparaître comme une victoire militaire du gouvernement est peut-être une victoire à la Pyrrhus. Le bilan des trois derniers jours est lourd et les victimes sont en grande majorité des civils.

Le Premier ministre Abhisit Vejjajiva accuse des « terroristes » d'être responsables d'une partie des violences. Des dizaines de grenades ont de fait été lancées contre les forces de l'ordre. Mais la perception de nombreux Thaïlandais est celle d'un combat entre David et Goliath. Et le nombre élevé de victimes entache sérieusement l'image du gouvernement.

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