Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
Au pied d'une statue de Bouddha en bois doré, des dizaines de femmes avec les enfants sont installées sur des nattes, dans la pagode Pathum Wararam. Elles pensent qu'être au milieu des bonzes leur assure une plus grande sécurité en cas d'assaut de l'armée. Alors que l'ultimatum lancé par le gouvernement pour l'évacuation du camp est maintenant dépassé.
Parmi les réfugiés, nous rencontrons Nid Sawangkaeo, une guide touristique, arrivée pour manifester à Bangkok il y a deux mois. Elle exprime sa rancœur vis-à-vis de l'intransigeance du Premier ministre Abhisit Vejjajiva. « Nous sommes arrivés tous ensemble - il y a au moins un million de personnes - pour demander juste la dissolution du Parlement, mais Abhisit Vejjajiva, le Premier ministre n'est pas d'accord, explique Nid Sawangkaeo. Je ne sais pas ce qu'il pense, mais il a décidé de tuer le peuple. Nous sommes la chemise rouge, mais la chemise rouge c'est un peuple du pays, de Thaïlande ».
L'armée s'approche progressivement des barricades du camp. Mais la révolte populaire gronde dans les quartiers périphériques comme à Bon Kai au sud et à Din Daeng au nord. Et plus le nombre des victimes civiles augmentent, plus le gouvernement perd de sa légitimité.