C'est sa popularité qui le protège, ce Premier ministre que Nicolas Sarkozy traitait de simple « collaborateur » au début de son quinquennat. Dans le système politique français, sous la Vème République, le chef du gouvernement est censé prendre les coups pour protéger son président. Mais depuis l'avènement de l'hyper-présidence, c'est Nicolas Sarkozy qui est aux avant-postes, et par conséquent, qui dégringole dans les sondages.
C'est pourtant François Fillon qui a rédigé le programme libéral de Nicolas Sarkozy en 2007. Mais c'est d'abord une question de style que sanctionnent les Français. Le bling bling à l'Elysée et la rigueur à Matignon, même si le mot aujourd'hui est devenu tabou.
Approcher le record de Pompidou
Il est une rumeur qui revient régulièrement à la cour élyséenne où l'on vit au rythme des disgrâces et des démentis, donnant Fillon partant une fois la réforme des retraites adoptée. Mais il est bien difficile de se séparer d'un Premier ministre qui est populaire. François Mitterrand s'y était essayé avec Michel Rocard au bout de trois ans, et la suite lui avait donné tort.
Aujourd'hui, aucun successeur ne s'impose vraiment. Et François Fillon se verrait bien rester cinq ans à Matignon, et approcher le record détenu dans les années soixante par Georges Pompidou. Et ce dernier fut justement le seul Premier ministre, avec Jacques Chirac, à avoir fini président.