Pompier, pyromane, selon ses adversaires, c’est désormais le leader des « rouges » Thaksin Shinawatra qui depuis son exil réclame le dialogue. L’ancien Premier ministre affirme qu’une « solution politique est toujours possible » et renvoie le gouvernement à ses responsabilités puisque, dit-il, ce sont bien les militaires qui ont ouvert le feu sur les manifestants ce vendredi 14 mai.
Des balles de caoutchouc, des gaz lacrymogènes pour tenter de dégager l’une des grandes avenues au cœur de Bangkok où manifestaient près de 2 000 « chemises rouges », puis des tirs à l’arme automatique qui ont blessé grièvement deux de nos confrères dont l’un des reporters de la chaîne France 24, le cameraman Nelson Rand.
Ces nouveaux affrontements signent la fin brutale de dix jours de négociations. Si l’armée ne desserre pas son étau sur les manifestants qui se retrouvent sans eau et sans électricité dans le centre de la capitale, alors les violences ne peuvent que reprendre, a fait savoir l’un des porte-parole des « chemises rouges » joint par la rédaction anglaise de RFI.
L’armée, de son côté, affirme que cette opération militaire est bien destinée à faire revenir les « chemises rouges » à la table des négociations.