Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
Le centre ville de Bangkok est bloqué par des militaires armés de fusils automatiques. A deux cents mètres d’eux, avançant lentement, quelques centaines de militants des « chemises rouges » leurs crient des insultes et lancent des bouteilles en plastique.
La situation en ville est extrêmement tendue. On sent qu’un dérapage violent pourrait se produire à tout moment. De temps à autre, on entend des détonations. Il s’agit, la plupart du temps, de balles en caoutchouc tirées par les militaires ou de fusées tirées par les manifestants. Il semble y avoir aussi des coups de feu qui partent du côté des « chemises rouges », mais relativement peu. Les tirs viennent surtout du côté des militaires.
La soirée du 13 mai a été émaillée de violences : un mort parmi les manifestants et un haut-gradé touché à la tête, le général Khattiya, qui s’était rallié aux « chemises rouges » et était devenu leur chef militaire.
Le directeur de l'hôpital où il est traité a déclaré qu’il avait très peu de chance de survivre. Il est victime d'une hémorragie cérébrale. Les manifestants « chemises rouges » sont enragés par cette tentative d’assassinat, bien que le gouvernement ait nié toute forme de responsabilité dans l'affaire.
Il est en effet possible que ce soit une autre faction des « chemises rouges » qui ait tenté de tuer le général Khattiya. Quoiqu’il en soit, le général rebelle est devenu un héros des « chemises rouges » et bientôt, il pourrait devenir un martyr.