Thaïlande: tension extrême à Bangkok

Les militaires ont ouvert le feu vendredi 14 mai sur les manifestants antigouvernementaux lors d'affrontements en plein centre de Bangkok qui ont fait au moins un mort et douze blessés, alors que le pouvoir tente de priver les «chemises rouges» de tout ravitaillement. En moins de 24 heures, deux personnes ont été tuées et 23 blessées. Bilan total de cette crise depuis mi-mars : 31 morts et près de 1000 blessés.

Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus

Le centre ville de Bangkok est bloqué par des militaires armés de fusils automatiques. A deux cents mètres d’eux, avançant lentement, quelques centaines de militants des « chemises rouges » leurs crient des insultes et lancent des bouteilles en plastique.

La situation en ville est extrêmement tendue. On sent qu’un dérapage violent pourrait se produire à tout moment. De temps à autre, on entend des détonations. Il s’agit, la plupart du temps, de balles en caoutchouc tirées par les militaires ou de fusées tirées par les manifestants. Il semble y avoir aussi des coups de feu qui partent du côté des « chemises rouges », mais relativement peu. Les tirs viennent surtout du côté des militaires.

La soirée du 13 mai a été émaillée de violences : un mort parmi les manifestants et un haut-gradé touché à la tête, le général Khattiya, qui s’était rallié aux « chemises rouges » et était devenu leur chef militaire.

Le directeur de l'hôpital où il est traité a déclaré qu’il avait très peu de chance de survivre. Il est victime d'une hémorragie cérébrale. Les manifestants « chemises rouges » sont enragés par cette tentative d’assassinat, bien que le gouvernement ait nié toute forme de responsabilité dans l'affaire.

Il est en effet possible que ce soit une autre faction des « chemises rouges » qui ait tenté de tuer le général Khattiya. Quoiqu’il en soit, le général rebelle est devenu un héros des « chemises rouges » et bientôt, il pourrait devenir un martyr.

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