Un général thaïlandais qui a choisi le camp des «chemises rouges», Khattiya Sawasdipol, alias «Seh Daeng», a été victime de tirs jeudi soir à Bangkok et hospitalisé dans un état grave, a-t-on appris de source médicale. Très populaire chez les manifestants, «Seh Daeng» était en charge des opérations de sécurité dans le quartier occupé par les protestataires.
Il se revendique aussi comme un allié indéfectible de Thaksin Shinawatra, l'ex-Premier ministre en exil renversé en 2006 par un coup d'Etat militaire, et dont se réclament de nombreux manifestants. Le pouvoir thaïlandais a envoyé les blindés et des milliers de militaires en renfort, pour isoler les «chemises rouges» irréductibles qui campent dans le centre de Bangkok.
Les «chemises rouges» insistent pour l’inculpation du vice-Premier ministre
Le Premier ministre Abhisit Vejjajiva a retiré mercredi son offre d'organiser des élections législatives le 14 novembre, soit un an avant la date prévue. «Les chemises rouges n'ont accepté que verbalement de se joindre à la feuille de route vers la réconciliation», a expliqué un collaborateur du chef de l’exécutif. «Ils n'ont pas décidé de mettre fin aux manifestations et il est donc impossible d'organiser des élections comme prévu». Les manifestants, pour la plupart partisans de Thaksin Shinawatra, renversé par un coup d'Etat en 2006, avaient accepté ce calendrier mais ont posé d'autres conditions.
Ils exigent notamment l’inculpation du vice-Premier ministre Suthep Thaugsuban, qu’ils accusent d'être responsable des affrontements violents ayant fait 25 morts le 10 avril. Des divisions sont apparues progressivement au sein des «chemises rouges» entre la frange dure composée d'anciens communistes et une mouvance plus modérée de personnalités aspirant à des responsabilités politiques. Certains, redoutant d'aller en prison si le mouvement s'arrête, plaident pour une intensification des manifestations afin de s'assurer une victoire incontestable.