Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
C’est un nouvel épisode dans cette interminable série qu’est la crise politique thaïlandaise. Alors qu’un accord semblait avoir émergé sur un plan de réconciliation, incluant une dissolution du Parlement en septembre et des élections à la mi-novembre, les « chemises rouges » semblent revenir sur leur première réaction. Pas de dispersion, ont annoncé leurs leaders sur la scène au centre du quartier de Rajprasong tant que le vice-Premier ministre Suthep Thaugsuban ne se sera pas livré à la police pour faire face à une plainte déposée à son encontre.
Les « chemises rouges » l’accusent d’avoir ordonné à l’armée de lancer un assaut contre les manifestants lors des affrontements meurtriers du 10 avril 2010. Avec une rapidité surprenante Suthep a annoncé qu’il allait se rendre mardi au siège de l’unité de police qui a reçu la plainte. Dans les minutes suivantes, le Premier ministre Abhisit Vejjajiva a indiqué qu’il se livrerait aussi à la police si le Parlement l’acceptait. Pris à leur propre jeu, les leaders des « chemises rouges » ont réagi en disant que finalement ils rejetaient cette décision des leaders du gouvernement qu’ils réclamaient un instant plus tôt.
De leur coté, les Bangkokois sont unanimes dans leur attitude face-à cette tragi-comédie : ils éprouvent un profond sentiment de lassitude.