Visite historique du président russe Dmitri Medvedev en Syrie

La visite entamée lundi 10 mai 2010 à Damas par le président Dmitri Medvedev est la première jamais effectuée en Syrie par un chef d'État russe. Deux jours d'importantes discussions économiques sont au programme, où il sera notamment question du projet de gazoduc sous-marin South Stream qui doit permettre d'approvisionner l'Europe en gaz russe sans passer par l'Ukraine.

Une relance de la coopération bilatérale était très attendue par le président syrien Bachar al-Assad, qui s'est lui-même rendu trois fois à Moscou depuis son arrivée au pouvoir en 2000. La dernière fois c’était en 2008, lorsque le président syrien avait apporté son soutien à la Russie dans son conflit avec la Géorgie.

La visite de Dmitri Medvedev tombe à pic pour Bachar al-Assad, après l'échec de la normalisation de ses relations avec Washington. Le 3 mai dernier, le président américain Barack Obama a en effet renouvelé les sanctions américaines contre la Syrie, en l'accusant d'armer le mouvement chiite libanais Hezbollah. Les Occidentaux reprochent aussi à Damas ses liens avec l'Iran et avec le Hamas palestinien. De son côté, comme au temps de la guerre froide, Damas compte sur l'influence de Moscou pour contrebalancer celle de Washington.

Ces retrouvailles post-soviétiques sont donc éminemment stratégiques. Au menu, des perspectives énergétiques pour la Russie et, pour la Syrie, un programme de modernisation de ses équipements militaires, qui remontent pour l'essentiel au temps de l'Union soviétique, tout comme son réseau routier.

Aujourd'hui, la Syrie représente déjà 20% du commerce russe dans le monde arabe. La Russie s'intéresse à l'exploitation du gaz et du pétrole en Syrie, comme elle le fait déjà en Turquie et en Iran. Un jeu d'équilibre énergétique qui se prolonge aussi dans le rapport des forces régionales, qui oppose notamment la Syrie à Israël sur la question du plateau Golan.
 

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