Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Tout en reconnaissant qu’ils n’ont pas confirmation que des scuds ont été effectivement livrés au Hezbollah par la Syrie, les responsables américains se sont dits très préoccupés par les allégations du président israélien, Shimon Peres. Ce dernier avait accusé la semaine dernière les Syriens d'avoir fourni ces armes au mouvement chiite pro-iranien.
Condamnant avec fermeté « tout transfert d’armes», le département d’Etat a déclaré qu’«ils ne peuvent avoir qu’un effet déstabilisateur dans la région et poseraient une menace immédiate à la sécurité d’Israël et à la souveraineté du Liban ».
C’est la quatrième fois que l’administration américaine fait savoir à Damas qu’elle s’oppose à ce genre de conduite. Mais les Syriens protestent de leur bonne foi. Un fonctionnaire américain a expliqué que la convocation de Zouheir Jabbour au département d’Etat avait pour objet de lui ôter tout doute sur le mécontentement de Washington.
Les Etats-Unis se seraient bien passés de cet incident. Ils essaient d’obtenir le concours de la Syrie pour régler le problème israélo-palestinien et isoler l’Iran.
Dans un geste de bonne volonté, Barack Obama a décidé d’envoyer, pour la première fois depuis l’assassinat du Premier ministre libanais il y a cinq ans, un ambassadeur à Damas. Mais s’il est prouvé que la Syrie a bien transféré des scuds au Hezbollah, le Sénat américain sera réticent à approuver la nomination de à ce poste de Robert Ford, actuel numéro deux à Bagdad.