Avec notre correspondante à Washington, Donaig Le Du
Ce document, on peut véritablement le considérer comme un tournant, puisqu’il montre clairement que les États-Unis ne considèrent plus que la menace principale vient des grandes puissances nucléaires, en ce sens c’est véritablement la page de la guerre froide qui se tourne, mais que la menace c’est le terrorisme nucléaire et les États qui ne respectent pas les règles internationales en l’occurrence l’Iran et la Corée du Nord.
Pas de nouvelles armes nucléaires
Alors les États-Unis proclament donc désormais qu’ils s’engagent à ne pas utiliser l’arme nucléaire contre des États qui n’en disposent pas et qui respectent les règles du traité de non prolifération nucléaire. Ils se réservent en revanche la possibilité d’utiliser l’arme atomique dans des cas extrêmes, comme une attaque chimique ou bactériologique massive contre les États-Unis, mais là encore uniquement en dernier recours, si jamais l’option d’une riposte conventionnelle ne fonctionne pas. Concrètement ça veut dire que les Américains ne fabriqueront pas de nouvelles armes nucléaires, qu’ils vont détruire une bonne partie de celles dont ils disposent mais qu’ils vont quand même garder, entretenir et moderniser celles qu’ils ont choisi de garder.
Fruit de compromis
Et si la publication de ce texte a plusieurs semaines de retard c’est qu’il a fallu pas moins de 150 réunions pour que les différents points de vue au sein de l’administration américaine réussissent à s’accorder. Et comme tout compromis, il fait des mécontents des deux côtés. Les plus conservateurs pensent que Barack Obama est décidément bien naïf et qu’il est dangereux de baisser la garde de cette manière, les plus libéraux auraient voulu au contraire qu’il soit clairement dit que les États-Unis renonçaient à utiliser l’arme atomique en premier. Mais ce qu’il faut noter c’est que les termes de la stratégie nucléaire militaire américaine étaient exprimés en des termes volontairement ambigus jusque là, eh bien maintenant les règles sont claires et publiques.