Ce qui devait être une prière publique a pris des tours de meetings politiques, auxquels a participé une quinzaine de députés samedi 8 mai à Nairobi, la capitale kényanne. Les représentants de différentes obédiences chrétiennes, principalement évangéliques ont défilé à la tribune, appelant la population à rejeter la Constitution :
« Si vous votez "oui", vous savez ce que vous faites », dit l'un. « Votez "non" ! votez "non" ! votez "non" ! », insiste un autre. « Ne nous laissons pas détruire. Restons unis, restons fermes, il faut dire "non" ! », renchérit un troisième.
Les deux raisons principales de l’opposition de l’Eglise au projet de Constitution sont l’autorisation à l’avortement si la santé de la mère est en danger et le maintien des tribunaux de cadis, des tribunaux civils pour les musulmans, autorisés par l’actuelle Constitution.
« Moi, je dis "non" à la Constitution qui autorise l’avortement et les tribunaux de cadis », déclare sans embages un autre représentant de l'Eglise, très remonté contre le pouvoir.
Si la campagne du référendum doit commencer officiellement après les trente jours dévolus à la sensibilisation du public, dans les faits, les partisans du « oui » et du « non » se sont déjà déclarés. Les leaders chrétiens ont prévu de faire usage de leurs puissants réseaux locaux pour faire du porte-à-porte et appeler à voter « non » au référendum prévu en juillet ou août prochains.