Avec notre correspondant à Vienne, Blaise Gauquelin.
Jamais le nucléaire israélien n’a été évoqué à un aussi haut niveau dans un document officiel de l’AIEA. C’est Associeted Press qui s’est procuré l’agenda provisoire du Conseil des gouverneurs du 7 juin prochain et l’agence de presse américaine parle d’une « gifle infligée à Israël » - mais aussi à Washington et à ses alliés occidentaux - par les pays arabes.
Le groupe des Nations arabes représenté à l’AIEA rassemble 18 pays. Il est présidé en ce moment par le Royaume du Maroc et il a réussi, pour la première fois en un demi-siècle donc, à inscrire les « capacités nucléaires israéliennes » comme le huitième sujet devant être discuté. Les alliés d’Israël ont désormais un mois pour tenter de faire opposition.
Mais même s’ils y arrivent, le fait que les pays arabes aient réussi à faire inscrire le sujet par écrit à un ordre du jour, est un retournement diplomatique majeur. Car il reflète l’attention croissante portée par les non-alignés aux inquiétudes des voisins d’Israël, concernant l'arsenal nucléaire israélien, tout comme la perte d’influence croissante des Occidentaux sur le sujet.
« N’oublions pas, dit un diplomate sud-américain en poste à Vienne, que comme il l’avait fait avec celui de l’Iran en 2006, le Conseil des gouverneurs de l’AIEA a la capacité de renvoyer le dossier nucléaire israélien devant le conseil de sécurité de l’ONU ».