Une première, l'AIEA s'intéresse au nucléaire israélien

Alors qu’à Washington, à la conférence de révision du Traité de non prolifération qui a lieu en ce moment, on parle surtout de l’Iran, à Vienne, au siège de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et pour la première fois, c’est du programme nucléaire secret israélien qu’il est officiellement question.Les pays arabes ont en effet réussi à inscrire « les capacités nucléaires israéliennes » à l’ordre du jour de la prochaine réunion du Conseil des gouverneurs. Une première en cinquante-deux ans.

Avec notre correspondant à Vienne, Blaise Gauquelin.

Jamais le nucléaire israélien n’a été évoqué à un aussi haut niveau dans un document officiel de l’AIEA. C’est Associeted Press qui s’est procuré l’agenda provisoire du Conseil des gouverneurs du 7 juin prochain et l’agence de presse américaine parle d’une « gifle infligée à Israël » - mais aussi à Washington et à ses alliés occidentaux - par les pays arabes.

Le groupe des Nations arabes représenté à l’AIEA rassemble 18 pays. Il est présidé en ce moment par le Royaume du Maroc et il a réussi, pour la première fois en un demi-siècle donc, à inscrire les « capacités nucléaires israéliennes » comme le huitième sujet devant être discuté. Les alliés d’Israël ont désormais un mois pour tenter de faire opposition.

Mais même s’ils y arrivent, le fait que les pays arabes aient réussi à faire inscrire le sujet par écrit à un ordre du jour, est un retournement diplomatique majeur. Car il reflète l’attention croissante portée par les non-alignés aux inquiétudes des voisins d’Israël, concernant l'arsenal nucléaire israélien, tout comme la perte d’influence croissante des Occidentaux sur le sujet.

« N’oublions pas, dit un diplomate sud-américain en poste à Vienne, que comme il l’avait fait avec celui de l’Iran en 2006, le Conseil des gouverneurs de l’AIEA a la capacité de renvoyer le dossier nucléaire israélien devant le conseil de sécurité de l’ONU ».

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