Parce qu'il souhaite poursuivre son action politique sans se voir contraint à la clandestinité, Khin Maung Swe et un groupe d'anciens cadres de la Ligue nationale pour la démocratie ont opté pour la création d'un nouveau parti. Baptisé provisoirement la FND, Force nationale démocratique, cette nouvelle formation a pour ambition de défendre les mêmes objectifs politiques que la LND de Aung San Suu Kyi, dont elle endosse l'héritage.
Pour autant, il faudrait que la junte accepte de repousser l'échéance prévue originellement pour le dépôt de candidature des partis désireux de participer aux prochains scrutins. Par ailleurs, Khin Maung Swe, s'il défend des idéaux semblables à ceux de la LND, s'écarte néanmoins de la voie choisie par Aung San Suu Kyi et la direction du parti. C'est après mûre réflexion que celle-ci avait décidé fin mars d'appeler au boycott des élections, ayant pris connaissance des lois électorales mises en place par la junte.
Le dispositif officiel oblige notamment les partis inscrits à expulser de leurs instances tous ceux de leurs membres purgeant une peine de prison. Cela forçait la LND et les autres partis d'opposition à exclure ceux de leurs militants les plus déterminés, notamment Aung San Suu Kyi, ce à quoi elle s'est refusée. Difficile de dire aujourd'hui si l'initiative de Khin Maung Swe pourra se concrétiser et surtout, quel sort sera réservé à ses membres les plus actifs.