Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
Pendant vingt ans, la Ligue nationale pour la démocratie a été le pilier de l'opposition à la dictature en Birmanie. Le parti va cesser officiellement son existence ce 6 mai après le rejet d'un ultime recours auprès de la Cour suprême.
En effet, pour subsister la formation devrait se réenregistrer avant ce soir auprès de la Commission électorale pour participer aux élections. Or, la Ligue a déjà décidé de boycotter le scrutin, mais surtout la loi électorale interdit à toute personne condamnée à une peine de prison d'être membre d'un parti politique.
C'est le cas d'Aung San Suu Kyi, laquelle a été condamnée à 18 mois de prison en août 2009, après un étrange incident : un Américain avait fait irruption chez elle après avoir traversé le lac Inya à la nage. La direction du parti n'a pas voulu exclure sa figure de proue.
La Ligue avait remporté de manière écrasante les élections de mai 1990, alors qu'Aung San Suu Kyi était déjà assignée à résidence. La junte militaire avait ignoré ces résultats et fait emprisonner des centaines de députés élus et de membres du parti. Les leaders du parti défunt, pour la plupart très âgés, doivent trouver une nouvelle stratégie s'ils veulent continuer à jouer un rôle dans la lutte contre la dictature.