Obéissant au principe « rien ne se crée, tout se transforme », les généraux birmans -comme on pouvait s'y attendre - ont décidé de remiser leur uniforme militaire pour endosser celui de responsables politiques civils.
La démarche du Premier ministre Thein Sein, rejoint notamment par le ministre de l'Agriculture et celui de l'Industrie, vise à donner une forme civile à l'actuel gouvernement. Comme le confirme un haut responsable birman, cité par le New Light of Myanmar, l'organe de presse officiel de la junte : « Ils ne feront que changer d'uniforme. Leur position resteront les mêmes qu'avant ».
Le nom de ce nouveau parti montre à lui seul que la junte ne se soucie nullement de cacher ses intentions. Le Parti de la solidarité et du développement de l'Union, apparaît comme l'émanation de l'Association de la solidarité et du développement de l'Union, une organisation de sinistre réputation dans les milieux de l'opposition. Elle rassemble des millions et des millions de personnes dévouées au régime, dont certaines, enrôlées dans des milices populaires chargées de dénoncer les opposants contraints à la clandestinité et toute activité suspecte aux yeux de la junte.
L'opposition de la Ligue nationale pour la démocratie, le parti d'Aung San Suu Kyi, qui a décidé de boycotter le prochain scrutin a déposé un recours devant la Cour suprême afin d'empêcher la dissolution du parti. Celle-ci pourrait devenir effective le 7 mai 2010, à l'expiration du délai d'enregistrement des partis pour les élections.